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Publié par Roland Fardeau

Comment bien expertiser un bateau !

Il ne faut pas se tromper dans sa décision.  Quand la signature est établie sous seing privé en pensant faire une bonne affaire, il est trop tard pour constater quelques indélicatesses du vendeur : une discrète application de résine polyester qui cache une réparation mettant en cause la qualité du bateau, un vieillissement moteur qui crache une fumée douteuse ou une place de port factice vendue avec le bateau et bien d’autres mésaventures qui peuvent vous couter chères. Comment bien expertiser un bateau par soi-même ?

 

Il existe plusieurs types de bateaux d’occasion. Les anciens bateaux des années 80. Ils sont construits solidement style Westerly, Jouet, Gibsea, Wauquiez, Swan, Sun Legende, Dufour, Feeling, Merry Fisher, Cap Camarat, Boston Whaler…  dont la côte ne bouge presque plus. Ces bateaux sont rodés par le temps. Ils peuvent encore tenir des années. Regardez en détail les petits accrocs ou les étoiles dans le gel coat, la liste des réparations en demandant le contrat d’assurance, les fonds de coque, le choix du moteur en 2 temps ou 4 temps, sa bonne puissance, les nouvelles normes et son mode propulsion, l’équipement intérieur avec les nouveaux moyens de communication, l’état du guindeau, la remorque, simple ou double essieu et toute la partie technique du bateau. Comme le disait, un ami journaliste, Georges Payer, n’hésitez pas à démonter entièrement le bateau. Pour les semi- rigides, dégonfler les boudins et vérifier le collage autour de la coque entre la carène polyester et le tissu. 

 

Pour les voiliers, dans les années 80 -90, les carènes étaient issues de la course avec une construction béton (presque trop). Chaque architecte rivalisait dans les plus belles courses au large avec un « one tonner » pour vendre ses plans à un chantier. Les carènes étaient performantes au près dans la brise. Des plans Ron Holland, Briand, Peterson, Farr, Castro, Harlé … Des bateaux sportifs, marins et solides. Mais plus du tout adaptés à notre époque où les bateaux doivent avant tout être confortables, simple à manœuvrer et super équipés au delà de la performance. Cockpit étroit sans jupe arrière, grande barre à roue qui bloque le passage, rail de GV au milieu du cockpit. Les passionnés seront heureux d’acheter ce genre de bateau marin et sécurisant. Peu de catamarans sur le marché d’occasion. En revanche beaucoup de monocoques de 8 m à 10 mètres avec des séries de 2500 exemplaires construits. Les grands navigateurs trouveront au quatre coins du monde des constructions amateurs en alu ou acier (et même en ferro ciment) ou des bateaux aluminium comme Garcia ou Ovni pour les grands voyages. Bien inspecter le bateau de fond en comble mais surtout ne faire confiance en personne ( se déplacer même loin) ou nommer un expert maritime qualifié qui prendra le risque pour vous sur son assurance.

 

Les voiliers plus récents des années 2000 sont à mi chemin entre les bateaux modernes, larges et confortables et les bateaux neufs . Au dernier salon Nautique de Paris de 2016, la mode est à la facilité de manœuvrer un voilier de 15 m en famille.  Propulseur d’étrave, winchs éléctriques, voiles à enrouleur, moteur Sdrive pivotant. Ces bateaux sont encore plus larges ce qui posent d’ailleurs le problème de certaines places de port qui se calculent sur la longueur du bateau. On a vu des voiliers ou bateaux à moteur super équipés avec lave linge intégré, des bateaux performants comme le RM, Jboats, Sun Fast 3200, First. Des bateaux style rétro qui font la part belle aux charpentiers de marine. La variété de conception d’un bateau permet à chacun de trouver sa monture. En occasion, le régatier va plutôt regarder la panoplie et l’état des voiles à bord, l’électronique embarquée et les références du bateau en régate. Le plaisancier va d’abord regarder le financement s’il y a une reprise de leasing, l’équipement, le confort, la performance et le meilleur concessionnaire pour entretenir le bateau.

 

Dans tous les cas, il faut vraiment y regarder à deux fois pour acheter un bateau d’occasion. Le coup de foudre n’existe pas. Premièrement, le comparer avec un bateau neuf. Parfois, les packages toutes options comprises et les belles propositions de financement sans la TVA peuvent être plus intéressantes qu’un bateau d’occasion de 2 à 4 ans. On peut dire que chaque bateau à vendre d’occasion est une affaire mais il faut savoir le remettre au bon prix et inspecter minutieusement chaque détail, voir le programme du bateau ( s’il a été en location par exemple), les réparations en consultant le carnet d’entretien et les assurances. Bonne chance.

 

  

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